Es-tu conscient que, chaque jour, tu souscris un contrat tacite juste en ne faisant rien ? Ce contrat s’appelle “J’accepte”.
Je te connais pas, mais peut être que tu as déjà validé un contrat qui se renouvelle automatiquement, débitant ainsi ton compte régulièrement pour un service qui ne t'intéresse finalement plus du tout.
Es-tu conscient que, chaque jour, tu souscris un contrat tacite juste en ne faisant rien. Ce contrat s’appelle “J’accepte”
J’accepte de me lever sans plaisir chaque matin pour offrir la partie la plus savoureuse de ma journée et de ma vie à mon employeur en échange d’un salaire anorexique sans commune mesure avec la sueur de mon front qui rouille mon corps et mon âme dans un environnement professionnel stressant et déshumanisé.
J'accepte de n'être considéré que comme un corps ou un cerveau à exploiter car je n'existe qu'en fonction de ma force de travail, du désir sexuel que je suscite, ou de ma capacité à dépenser du pognon.
J'accepte n’importe quelle mission, pour peu qu’elle m’extraie de ma vie misérable ou me promette un beau bénéfice, même si le travail pour lequel on me rémunère participe à rendre ce monde encore plus injuste et malade qu’il ne l’est déjà.
J’accepte que l’argent permette d’accéder à ce qui devrait être équitablement réparti : la médecine, le logement, la justice et même l'amour.
J’accepte que les banques investissent mes économies à leur convenance sans me reverser le moindre centime de leurs profits démesurés, et j'accepte qu'elles me ponctionnent un intérêt mafieux quand elles me prêtent de l'argent qui n’est pourtant que celui de leurs autres clients.
J’accepte de croire que les responsables politiques qui protègent le capitalisme et la croissance infinie trouveront un jour des solutions magiques pour sauvegarder le monde in extrémis de l'effroyable catastrophe écologique qui nous guette.
J’accepte que quelques sportifs célèbres, politiciens véreux ou requins de la finance se gavent de pognon, générant ainsi une disparité indécente entre quelques milliardaires et des milliards de pauvres, au point où il pourrait arriver qu’un seul homme possède le monde entier.
J’accepte que la terre ne symbolise la prospérité que pour notre seule espèce, et que tous les autres animaux soient réduits à l’esclavage, éteints ou reproduits de force dans d'infernales usines de concentration, de torture et d’extermination qu'on intitule “élevages industriels”
J'accepte que ma planète soit morcelée en pays, ces surfaces artificiellement délimitées par des frontières invisibles depuis l'espace et tracées par les hommes pour m'interdire de choisir librement mon lieu de résidence sur ce caillou bleu qui n'appartient pourtant à personne.
J’accepte que les êtres humains soient classés par couleur, et j’accepte que chaque nation refoule les migrants car ils ne ressemblent pas assez aux habitants des pays d’accueil.
J’accepte que des territoires entiers soient ravagés par la famine et la maladie, alors qu’il serait possible d’y remédier si le monde s’accordait à en faire son projet, mais j’accepte de préférer que rien ne change afin de préserver le niveau de confort local auquel je suis habitué.
J’accepte que la société actuelle tire peu de leçons de l’histoire, observant ainsi passivement l'émergence de nouvelles guerres selon un schéma récurrent basé sur les émotions d’un peuple endoctriné qui rejette la faute sur un ennemi commun supposé et radicalise les idées jusqu’à laisser la haine prendre les armes d'un cœur fier et vaillant.
J'accepte l'étrange idée qui veut que la guerre pourrait être un des chemins vers la paix, et que pour mieux la préparer, une partie de mes impôts s'additionne au budget déjà colossal de l’armée plutôt qu'à celui de l’éducation ou de la santé.
J’accepte de croire que le peuple est suffisamment sage et compétent pour assurer un destin ensoleillé à son propre pays, en même temps que j'accepte que de puissants industriels, de militaires et de politiciens se rassemblent pour décider de l’avenir du monde sans me consulter.
J’accepte de voter pour des gens qui trébuchent dans toutes les formes de corruption, et dont l’ambition première est de manipuler les opinions pour attirer la sympathie afin de mieux installer leur égo bouffi dans le fauteuil du roi.
J’accepte d’obéir docilement à ma hiérarchie, aux lois et aux administrations, même si elles sont parfois si absurdes qu’elles me donnent envie de hurler, de rire ou de pleurer, parce que je sais que la brise fraîche du bon sens n’a aucune chance de faire vaciller les murs de règlements et de principes.
J’accepte de faire perdurer les légendes d’un autre âge, telles que les grandes religions ou les coutumes comme s’il s’agissait de valeurs absolues qui dictent mes pensées et mon comportement.
J'accepte de faire confiance à la justice, ce concept inventé par les hommes qui appliquent parfois le droit de travers, et j’accepte alors que la seule réponse aux actes criminels consiste à emprisonner les coupables pendant un temps qu’on juge suffisant pour transformer les brigands en citoyens inoffensifs, comme si le mal ne pouvait se soigner que par le mal.
J'accepte que les auteurs de comportements intolérables ou incompréhensibles soient contraints de subir une thérapie auprès d’un psychiatre, comme si c’étaient des techniciens magiques capables de reprogrammer les cerveaux comme des ordinateurs.
J'accepte la compétition féroce de notre société même si elle engendre la frustration, la désillusion et l’épuisement,
J'accepte que mon identité soit connue et répertoriée toujours et partout et que ma gueule soit filmée et conservée sur toutes les caméras de surveillance.
J’accepte de fermer volontairement les yeux et mon esprit sur les atrocités qui m’entourent, afin de pouvoir brandir en tout temps l’excuse de “ne pas savoir”, me permettant ainsi de conserver ma conscience immaculée face aux dégueulasseries de mon pays, de mon quartier et même au sein de ma propre famille.
J’accepte de voir s'écouler ma vie dans les égouts des réseaux sociaux à la recherche d'émotions fugaces sous forme d'émoticônes, tel un rat qui tourne dans la cage de leurs algorithmes destinés à sucer mon cerveau.
J’accepte de me procurer des saloperies toxiques en vente libre et surtaxées, comme l'alcool ou les cigarettes, et de les consommer, ou de laisser ceux que j’aime les consommer jusqu’à en mourir.
J’accepte de me bourrer d’anxiolytiques et d’antidépresseurs pour supporter ma vie de fou plutôt que d’arracher à la force du poignet le courage de changer les choses.
J’accepte de mettre ma santé entre les mains d'un monde médical sous-payé et sous pression, de labos pharmaceutiques obsédés par le profit et de guérisseurs auto-proclamés exploitant à leur guise des techniques et des produits au gré des modes et de leur intuition.
J’accepte de dissimuler mes cernes et les rides de mon visage imparfait à grand coup de coiffure et de maquillage afin de toujours demeurer attractive, même quand je vais acheter des carottes.
J’accepte que les vieux, les moches et les handicapés soient mis de côté, parce que je déteste être confronté à ces gens à qui je n’aimerais jamais ressembler.
J'accepte de faire disparaître mes bourrelets disgracieux et mes courbes pesantes sous des vêtements informes et j’accepte aussi de me priver de plage et de piscine pour éviter de voir mon reflet dans les regards assassins.
J'accepte l'exclusion des marginaux, des faibles et des improductifs, car ils n'atteignent pas le niveau d'exigence sociale que j’attends d’eux.
J’accepte de masquer comme je peux mes infirmités, ma calvitie ou mes dents abîmées afin d’être au moins considéré comme normal, et j’accepte de me figer dans un sourire polyvalent pour sauver la vitrine du magasin en ruines.
J'accepte que ma famille, mes amis et mes collègues me convainquent que ce que je suis ou ce que je désire n'est pas conforme à ce qu’ils attendent de moi. J ’accepte donc de gommer mes singularités pour correspondre à leurs aspirations.
Je reconnais que mon destin, celui de mes enfants et du monde que je vais leur léguer dépendent de ce contrat renouvelable quotidiennement.
Es-tu conscient que, chaque jour, tu souscris un contrat tacite juste en ne faisant rien ? Ce contrat s’appelle “J’accepte”. Pour élaborer cette vidéo, je me suis inspiré d’un texte appelé “J’accepte”, apparemment écrit anonymement en 2003 et qui a été transformé en clip musical.
00:31 • Section 1 - Société de consommation, finances & travail
02:43 • Section 2 - Guerres, territoires et politique
05:23 • Section 3 - Lois, croyances & traditions
06:47 • Section 4 - Santé physique, mentale & mode de vie
08:52 • Section 5 - Valeur des autres et de moi-même
10:30 • Signature
Retrouve la vidéo et le texte écrit sur mon site : http://www.blackcoach.ch/Chapitres/Chapitre083.php
Auteur du texte et acteur : Michel Defawes (le Black Coach)
Montage : Michel Defawes
Relecture et corrections : Doryane La Loutre, Tania Rosine, Pim Pam, Jeremy Daneels, Ness Xness, Sylvain Graber, Une Touche d’Optimisme, Luc Harbour, Petit Poisson Bleu et Rémi Grenet, membres des “Coulisses du Black Coach”
Soutien financier : toi, si tu en as envie, c’est ici : https://fr.tipeee.com/black-coach
“Feral Chase”, de Kevin Macleod (https://youtu.be/f30Bi_NKt30)
"Echoes of Times", de Kevin Macleod (https://youtu.be/uRDDOlGlHpk)
"Virtual Light", de Houses of Heaven (https://youtu.be/Bx6kpcxEmb8)
“Falling Rain”, de Myuu (https://youtu.be/08RiMwxcXp4)
“(Put On Your) Dancing Pants”, de Reed Mathis ( https://youtu.be/hSvBN2mL49M)
“Face Off” - Auteur inconnu, mais libre de droits
“Sea of Doom”, de Doug Maxwell (https://youtu.be/PNYGxRrVZmo)
“Beginnings (intro)”, de The Tower of Lights (https://youtu.be/JT4Vh1Za9VY)
“Spine Chilling Cardiac Tension”, de Biz Baz Studio (https://youtu.be/UQqJmSJ6JBI)
“Apocalypse”, de SYBS (https://youtu.be/5fsnVQx5qb8)
“Barge”, de Gunnar Olsen (https://youtu.be/19QFSQ6JcuM)