Le texte

Si tu regardes une lampe en face, tu seras moins lumineux qu'illuminé.

Aveugle plutôt que clairvoyant.

Mais si tu es toi-même une torche, tu éclaires le sentier qui dévoile alors ses virages, les racines et les cailloux invisibles qui nous auraient fait trébucher.

C’est le flambeau et non l'épée qui rend le monde moins effrayant et moins dangereux une fois extirpé de la nuit.

A ceux qui prétendent que ta lumière est artificielle et dénature ainsi un paysage qu’ils préfèrent obscur pour l’imaginer à leur guise, point de meilleure réponse à leur apporter qu'un sourire.

Quant à ceux qui se saoulent de ton éclat, hypnotisés comme des insectes égarés qui tournoient sans fin, invite-les à se détourner de toi au profit de la route que tu mets à jour sans bruit comme un soleil levant.

Décrit le chemin sans t’impatienter auprès de ceux qui critiquent ta préférence pour le vrai même s’il est laid, car ils préfèrent le beau, même s’il est faux.

Tu es un phare immuable qui oriente les bateaux égarés vers la terre ferme que tu ne quittes jamais.

Tu es la boussole qui repère le nord sans mépriser le sud, permettant ainsi à chacun d’arpenter la connaissance à son rythme, pour la restituer ensuite avec ses propres mots.

A l’appellation de “Maître”, tu préfères "Éclaireur", afin qu'on te laisse passer sans t'admirer, juste parce que si nous restons devant toi, nous empêchons ta lumière de tracer la route.

Maintenant, si tu as envie de hurler que ce texte te décrit, tellement tu aimerais que le monde s’éveille à la flamme de ta raison, Alors…

Alors… Tu n'es pas encore un éclaireur.