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Mixe ta life !

Quand on se projette trop dans l’avenir, certains nous diront qu’on doit profiter du moment présent. Quand on s’occupe trop du quotidien, on nous rappelle que la vie n’est pas qu’une résolution de problèmes. Du coup, il faut faire quoi ? … Un peu de tout ! Équilibrer son plaisir personnel et ses projets, tout en s’occupant de sa vie quotidienne, en apprenant à se détacher des choses. Un peu comme le beatmaker équilibre sa musique avec sa table de mixage.

Le texte

La vie qu’on mène implique de régler en permanence nos problèmes à court terme :

ma bagnole fait un bruit pas normal ? faut que je l’amène au garage, j’ai mal au dos ? faut que je j’aille chez le physio. Mon gamin a des problèmes scolaires ? ben il faut que je parle à son prof.

Quand tu parles de ta life a tes potes, y'a les sympas qui te disent : “Ouais, non mais je connais ! Moi, j’ai le même problème ! Pas facile tous les jours”...

Mais il y a aussi ceux qui ont tout compris à la vie, et qui t'expliquent pourquoi t'es pas heureux.

Y’a trois catégories :

1. Ceux qui te disent d’arrêter de t’en faire et de vivre le moment présent :

Mais danse sous la pluie plutôt qu’attendre le beau temps !

2. Ceux qui te conseillent de prendre ton avenir en main avec confiance :

"Mais lance-le, ton projet, putain ! Vis tes rêves plutôt que de rêver ta vie !"

3. Et ceux qui te rappellent que ça sert à rien de stresser, quoi que tu fasses, il y aura toujours des problèmes, ton verre, il est à moitié vide. L e seul truc qui est sûr, c'est qu'on va tous crever un jour.

Et toi t'es là comme un con à écouter ces beaux discours pendant que tu te prends la tête avec tes histoires de chasse d'eau et d'impôts en retard.

Tu sais pas si t'es nul parce que t'apprécies jamais le moment présent, parce que t’as oublié tes rêves ou parce que t'arrives jamais à lâcher prise.

Pour que la recette de ta vie ait bon goût, il faut un peu des quatre ingrédients :

1. Pour commencer, il faut un peu de gestion des problèmes courants, parce que sinon, ils s’empilent de plus en plus jusqu’à ce que tout s’écroule.

2. Un peu de plaisir immédiat parce que sinon, pourquoi tu vis ?

3. Un peu de rêves et de projets à long terme pour que l'avenir vers lequel tu t'achemines ait un sens, tout simplement.

4. Et un peu de résignation lucide, parce que ça nous rend robuste de se rappeler que la vie est injuste et absurde par nature.

On pourrait comparer ces 4 concepts à des curseurs qu’on monte et qu’on descend, comme un compositeur équilibre sa musique.

1. Plaisir immédiat à fond

Il se passe quoi si tu montes le curseur “Plaisir immédiat” au maximum, en laissant tous les autres en bas ?

C’est cool ! Tu profites du soleil, tu glandes, tu fumes, tu bois, tu manges que des pizzas et des glaces.

Mais comme tu t’occupes pas de tes factures impayées, des trucs à réparer ou de tes problèmes de santé, tout ça va grossir et enfler jusqu'à étouffer tes plaisirs immédiats, qui seront du coup beaucoup moins savoureux, comme une drogue qu'on a pris trop souvent.

Maintenant que te voici emprisonné sous les gravats de tes soucis non-gérés,tu peux oublier tes projets et tes rêves, puisqu'en tant que fan de plaisirs immédiats, tu considères que l'avenir c'est dans trop longtemps pour y penser.

Et comme t’as jamais imaginé les merdes qui allaient t’arriver, parce que la philo, t’en as rien à foutre : te voici le client idéal pour souscrire un abonnement à vie aux services sociaux et à tes antidépresseurs.

2. Plaisir immédiat à 0

Et si on faisait l’inverse ? On descend le plaisir immédiat et on monte tout le reste ?

Tes problèmes quotidiens sont maintenant réglés, ce qui est une très bonne chose.

T’as des projets à long terme qui te supposent un avenir à la météo favorable, sans perdre de vue la réalité de la vie qui te dresse les obstacles que tu abats à coup de volonté ou que tu contournes grâce à ta résilience.

Tu prépares ainsi la scène de tes lendemains qui vont chanter. Mais ton présent n'existe pas. Jamais tu t'arrêtes pour admirer le ciel, caresser ton chat ou danser dans ta cuisine.

Tu ne fais jamais ce qui s'appelle “prendre son temps”. Tu ne prends ainsi jamais quelque chose qui pourtant t'appartient déjà.

Si tu ne seras éternellement comblé que plus tard, jusqu'au jour où tu seras l'habitant le plus riche du cimetière, peut-être enfin heureux dans ta vie après la mort, pourquoi t'existes, là, maintenant ?

3. Gestion des problèmes à fond

Et si tu mets la priorité absolue sur la gestion de tes problèmes à court terme, il se passe quoi ?

Ta vie va bien rouler, comme si t’avais un esclave qui balayait la route devant toi en permanence, mais ton seul plaisir de l’instant consiste à t’assurer que t’auras pas de problème demain.

T’avances comme ça, jour après jour sans te poser de questions. m ais comme ton avenir est un sommeil sans rêve, tu te demandes quand-même où tu vas et surtout si c’est bien nécessaire d’y aller.

Et comme tu préfères pas trop te rappeler qu’un jour tu vas perdre tes parents, ton chien, tes cheveux, ta jeunesse, ta santé, à chaque annonce de ces tristes événements, le ciel te tombera sur la tête, et à chaque fois que tu te relèveras, l'âme ensanglantée, tu te demanderas si ça valait bien la peine de courir ta vie de problèmes en solutions si c’est de toute façon pour finir noyé dans les larmes et les décombres laissées par les tempêtes de la vie.

4. Gestion des problèmes à 0

Et si tu foutais tous tes problèmes au placard ! Tu les régleras un autre jour, quand il pleuvra ou que y’a rien à la télé !

Allez, profite des terrasses, de la piscine… Un Mojito à la main, des rêves plein la tête, et tu refais le monde tous les soirs avec les copains.

La belle vie !

La tête dans les nuages mais les pieds bien sur terre, qui te rappellent que tout à une fin : ton cocktail, l'été, les amis, les amours, ta vie, le monde, tout.

Oh putain, t’as plus de clopes ! … Va vite en chercher avant que ça ferme ! Ah merde, non ! Ta bagnole a plus de batterie. Tu peux même pas y aller à vélo, parce que tes pneus sont dégonflés et t’as pas de pompe. Et de toute façon t’as plus de fric, ta carte est restée coincée dans le distributeur.

T’as bien fait de prendre du recul sur la vie, parce que tes petits problèmes domestiques deviennent si nombreux qu'ils finissent par empoisonner tes plaisirs immédiats et interdisent tes rêves.

5. Rêves et projets à fond

Pourquoi ne pas te mettre au service de tes projets et de tes rêves, et laisser tomber tout le reste ?

Ton plaisir immédiat, c’est d’imaginer le plaisir de tes projets une fois aboutis.

OK, mais le jour où tu auras réalisé tes rêves, tu feras quoi ? Tu vas t’inventer d’autres rêves, pour n'exister perpétuellement que dans l’avenir ?

Si ton kiff, c’est d’avoir des rêves, autant ne jamais les réaliser, comme ça, ils ne mourront jamais.

Mais ce que je viens de te dire, là, c’est plutôt philosophique. Toi tu t’en cognes de la philo ! Toi, tout ce que tu veux, c'est vivre dans tes rêves.

Tiens, en voilà encore un peu, de la réflexion chiante : si tu ne règles jamais tes problèmes courants, t’es pas prêt de les réaliser, tes projets, parce qu'aussi grandioses soient-ils, ils se décomposent en de multiples de petits problèmes à résoudre jour après jour, comme ta vie.

6. Rêves et projets à 0

Finalement, pourquoi pas faire l’inverse : une vie sans projet, sans rêve, sans attente.

Ta stratégie pour ne jamais être déçu ? C'est de ne jamais rien espérer de la vie.

Quand tu reviens du tennis, du bistrot ou de ta promenade, tu remets ton étagère en place, tu tries ton courrier et tu vas soigner ta carie.

Une vie simple qui te rend sage.

Tu roules toujours sous la vitesse autorisée dans ta petite voiture électrique avec tous les points sur ton permis.

Ton existence s'écoule ainsi comme un long fleuve tranquille, acceptant de bonne grâce les rides, la calvitie, les années qui s'égrènent, jusqu’à te faire glisser sans bruit dans ta tombe sur laquelle on écrira :

“Il est né sans but. Il a vécu sans histoire. Il est mort sans souvenir”

Une vie grise mais jamais grisante, qui se dégrade du rose au morose. Cette sérénité monochrome que tu oses appeler “bonheur”.

7. Philosophie à fond

On est comme des enfants qui ont mal vieilli dans cet immense parc d'attractions qui s’appelle “La vie”; faisons ce manège, mais attachons la barre ! Mangeons de la barbapapa, mais attention au diabète !”.

On refuse de trop savoir que le soir venu, le parc va fermer, et que tout le monde devra sortir à son tour, lorsque notre corps nous présentera sa démission.

Pourquoi ne pas plutôt devenir lucide et philosophe, style le vieil ermite assis en tailleur, là, en haut de sa montagne, qui observe d’un œil détaché ce monde suicidaire qui ne sait même pas pourquoi il s’agite.

Parce que la frontière est mince entre “lucide” et “aigri”. "Éveillé" et "Perché". "Sage"et "dépressif" !

Tu te voudrais “héros survolant les crêtes des vagues de la vacuité humaine”, mais tu te débats plutôt dans un espace que tu appelles “Liberté” entre les jours ou tu l’appelles “Solitude”.

A refuser de t’intégrer dans ce monde qui se définit lui-même comme fou, te voici maintenant seul, expulsé de sa vie professionnelle, de tes amis, de tes amours et finalement de toute la société.

Maintenant que tu as une vie privée … de tout, termine la démarche : exclus-toi aussi de ta vie physique !

Tu te lèves chaque jour sans but, te répétant que tout ce que tu as compris, c'est qu'il n'y a rien à comprendre, mais survivre ainsi dans cette cruelle lucidité n’est-il pas encore plus absurde que de jouer à se faire peur dans le parc d’attraction avant de devoir le quitter ?

8. Philosophie à 0

Ça donne pas envie, hein, la sagesse et la résignation ?!

Et si on mettait ce curseur à zéro, finalement, pour éviter de mourir de dépression ?

Un peu de plaisir immédiat, un peu de gestion des problèmes : on écoute de la musique en faisant le ménage, on profite du soleil avant de retourner au boulot, tout en se laissant un peu de temps pour rêver et préparer nos grands projets : que ce soit fonder un groupe de rock ou une famille, ou partir en Amérique du Sud, ou acheter une ferme…

Un bel équilibre, comme une balade à moto ou tout est prévu : un chouette itinéraire, le plein d'essence, direction la mer !

Mais on met pas de casque ni de veste parce qu’il fait chaud.

Pourquoi il nous arriverait un malheur ? Y’a pas de raison !

Quoi ? “Penser à l’accident, c’est l’éviter” ? C’est ça ? Je te connais pas, mais il arrive peut-être que des amis ou tes voisins te rendent visite à l’improviste.

S'il y a du bordel partout chez toi : la poubelle qui pue et la vaisselle qui déborde, est-ce que ce n'est pas un peu malaisant de les accueillir comme ça ?

La maladie, l’accident, les catastrophes naturelles : c’est des visiteurs qui ne s’annoncent jamais.

Si t’envisages pas le pire en préparant ton esprit à de mauvaises nouvelles, que tu n’as prévu ni extincteur, ni sortie de secours, quand le malheur te fera "Coucou, c'est moi ! Surprise ! Je suis même venu avec des amis !", tu seras à genoux, mais ce sera trop tard pour prier.

Si tu préfères que ta vie ressemble à une symphonie plutôt qu'aux crissements d'une fourchette sur une assiette, équilibre tous tes curseurs.

Table de mixage

02:03 • Plaisir immédiat au max, le reste à 0
03:02 • Plaisir immédiat à 0, le reste au max
03:58 • Gestion des problèmes au max, le reste à 0
05:07 • Gestion des problèmes à 0, le reste au max
06:09 • Rêves et projets au max, le reste à 0
07:05 • Rêves et projets à 0, le reste au max
08:28 • Philo et lucidité au max, le reste à 0
09:55 • Philo et lucidité à 0, le reste au max

Logistique

Auteur du texte et acteur : Michel Defawes (le Black Coach) Montage : Michel Defawes Relecture et corrections : “Les coulisses du Black Coach” sur Facebook (remerciements à tous les membres qui ont participé).

Soutien financier : toi, si tu en as envie, c’est ici

Musiques

"Echoes of Times", de Kevin Macleod (https://youtu.be/uRDDOlGlHpk)

“Barge “, de Gunnar Olsen (https://youtu.be/19QFSQ6JcuM)

"Virtual Light", de Houses of Heaven (https://youtu.be/Bx6kpcxEmb8)

“Sea of Doom”, de Doug Maxwell (https://youtu.be/PNYGxRrVZmo)

The Tower of Light | Beginnings (Intro) (https://youtu.be/TYkD_FZl0qI)

“Spine Chilling Cardiac Tension”, de Biz Baz Studio (https://youtu.be/UQqJmSJ6JBI)

Les autres musiques sont de simples effets dénichés dans FL Studio