Le texte

Tu as déjà entendu parler des « non-binaires ». Tu as les hommes, les femmes, et les non binaires !

Ça sonne un peu comme un terme à la mode, mais y a quand-même des bébés qui naissent avec les deux sexes à la fois, ça s'appelle des hermaphrodites.

Déjà là, on ne peut pas parler d'un homme ou d'une femme. Bon, disons que c'est les médecins qui décident. Ok, y'en a 10 qui donnent leur avis : quatre qui pensent que c'est plutôt un garçon, trois qui disent que c'est une fille, et trois qui savent pas. On dit quoi, alors ? Que c'est un garçon parce qu'il y a une sorte de majorité des médecins de cet avis-là ?

Ça fait un peu penser aux élections, Macron, il a été élu comme ça.

La pensée binaire, c'est : "il y a le blanc, il y a le noir, puis c'est tout".

Ben non, entre les deux, y a tout plein de gris, qui vont du noir clair au blanc foncé.

Par exemple, celui-là, c'est quoi ? je sais pas, c'est un gris normal, un peu foncé, qui tire peut-être un peu vers le rouge ».

On apprécie la pensée binaire, les trucs simplistes, parce que c'est facile à mettre dans des cases.

Lui, il est jeune, elle, elle est intelligente, ce tableau est cher, ce film est nul.

Mais décrire le monde comme ça, c'est quand même un peu bourrin !

Grand, petit, chaud, froid, extrême-gauche, extrême-droite…

Mais quand t'expérimente vraiment la vie, style tu lances ta boîte ou t'apprends la musique, tu vois bien que rien n'est exactement comme ça ou comme ça.

Quand tu parles avec des experts, mais des vrais, hein ! Ceux qui ont voué leur vie à un sujet, quand tu leur poses une question un peu pointu, ils répondent rarement par oui ou par non. En général, ils disent « oh ! Ca, je sais pas, c'est compliqué parce que ça dépend de plein de facteurs.

Quand on interpelle une personnalité, on veut toujours qu’elle prenne position : “mais Avouez-le ! Vous êtes un facho drogué qui avez profité de votre notoriété pour abuser des filles".

Ils sont piégés, parce qu'ils doivent choisir entre une réponse argumentée et donc longue et compliquée qui fait chier tout le monde, ou alors ils crachent une réponse aussi rapide que débile qui fait le buzz pour satisfaire l'audience, parce que les bonnes réponses sont toujours plus compliqué que les bonnes questions.

D'ailleurs, on parle de questions fermées, pas tellement de réponses fermées.

Tiens, toi, par exemple, j'ai une question simple :

Combien il faut au minimum de grains de sable pour faire un tas ? … Hein ? Quoi ? « ça dépend ce que j'entends par un tas de sable ? », .. Eh, gros, arrête de nous enfumer avec ta langue de bois, là, tu nous soûles ! Les téléspectateurs, ils veulent un nombre, pas un discours de politicard !

La pensée binaire, elle ressemble drôlement à de la pensée primaire.