Texte de Youtube
Je te connais pas, mais peut-être que ma manière de parler t’impressionne.
Tu aimerais avoir autant d’impact quand tu parles, peut être parce tu fais du théâtre, tu veux ouvrir ta chaîne YouTube, ou t'as juste un discours à faire.
Tu crois que je m’adresse à toi, comme si on était deux amis ? … Noooon : Là, je récite juste mon texte devant ma caméra.
Je le connais bien, parce que j’ai passé beaucoup de temps à l’écrire et à l’optimiser, mais pas au point de le savoir par cœur; en fait je lis une phrase après l'autre, , et je la récite devant la caméra.
Si je suis pas satisfait, je la répète, trois fois… Quinze fois ? Non… Si je suis pas satisfait, je la répète deux fois, trois fois, quinze fois, si il faut.
C'est seulement après, avec mon programme de montage , que j'enlève tous les essais ratés .
Comme c’est coupé , on devrait voir des petites cassures entre les bouts de texte, comme ça, comme ça, … c'est pas très joli.
Pour cacher ça, j’ai une astuce : je zoome différemment, comme ça . En plus ça rend ma vidéo… dynamique.
Le plus difficile, mais genre “vraiment”, c’est de faire oublier qu’on lit ou qu’on récite un texte, comme quand tu racontes une histoire drôle : tu dois bien la connaître, mais quand tu la racontes, il faut qu’on la vive avec toi, comme un humoriste qui te fait croire qu'il improvise son spectacle à la volée.
Imagine que je parle comme ça, je pense que tu vas avoir rapidement envie d'arrêter la vidéo parce que je ne te donne pas vraiment l’impression de croire à ce que je te dis
Si tu veux de la vraie spontanéité, ben mets-toi devant la caméra, et dis ce que tu veux sans rien préparer… y'en a qui savent très bien le faire Mais toi, t"es pas Fabrice Luchini Toi, quand tu vas t'enregistrer et te réécouter... Oui, tu vas te réécouter.
Je te connais pas, mais peut-être que tu détestes ta voix, comme beaucoup de monde.
Et ben tu vas l'optimiser jusqu'à ce que tu l'aimes.
En fait, par exemple, en fait ça veut dire enlever tes tics de langage, en fait.
Faut peut-être-aussi-que-tu-corriges-ta-vitesse-d’élocution
et peut-être atténuer ton accent régional.
Tu vas sûrement constater que tu te répètes où que tu oublies des trucs importants, tu Tébruche sur des… tu tré-buches sur des mots, t..t...tu bégaies, tu fais souvent "euuuuuh", oui : voilà, le truc important que je voulais te dire : fais attention à ne pas te répéter.
Alors, ben tu vas te réenregistrer, te réécouter, découvrir d’autres imperfections, et plus tu vas recommencer, moins tu seras spontané jusqu'au moment où tu vas te dire “non mais c’est bon, j’ai compris, je vais écrire le texte à l'avance, c’est plus simple !”.
C’est plus simple, c’est plus simple ! … Non : mimer la spontanéité avec un texte écrit au mot près, c’est tout sauf simple .
Si tu comptes apparaître à l’image, comme moi, tu devras connaître ton texte par cœur, puisque tu vas regarder vers la caméra.
A moins que ça ne te dérange pas d’être filmé pendant que tu lis. Ça peut le faire.
Mais attention parce que se faire filmer pendant qu’on lit, ça peut aussi ressembler à ça
Bon, on peut aussi lire en regardant en direction de la caméra, ça s'appelle un prompteur.
C'est la technique utilisée pour présenter la météo, par exemple.
La qualité du contenu du texte est évidemment cruciale, mais c’est pas le sujet de cette vidéo, parce que Sylvie Joly a montré qu'on pouvait retenir l'attention des gens en lisant le bottin.Ça veut aussi dire qu'on peut avoir un texte magnifique et le massacrer parce qu’on le lit platement, sans émotion.
On lit souvent comme si on chantait une chanson “Maître corbeau sur un arbre perché” “ la la la la la la la la.
Oh que c’est beau ! J’en ai les poils qui se dressent d’émotion !
Ce qui distingue essentiellement un texte parlé d'une chanson, c'est que le texte parlé n'a pas de rythme régulier.
Certaines parties sont prononcées très lentement, et on peut tout à coup s'emballer, parler super vite pour donner du punch et conclure avec quelque chose de dramatique avec un silence…
Faut pas confondre le langage écrit et le langage parlé. Ils se ressemblent, mais c'est pas exactement les mêmes.
“Mon supérieur, Luc Martin, m’a demandé de venir travailler samedi matin, alors qu’il sait très bien que c'est impossible car je dois m'occuper de mes enfants !”
A haute voix, on dira plutôt les choses comme ça :
“Y’a mon chef, t’sais, Luc Martin, là ? … Il m’demande de v'nir bosser samedi matin. Mais i sait qu’ch’peux pas, puisque ch’m’occupe d’mes gosses !”.
Pour faire passer une émotion, une intention, rappelle-toi les fois où tu as menti : tu "habitais" ce que tu disais … pour qu’on te croie.
Pour mieux comprendre cette histoire d'"habiter son texte", je te propose un petit exercice : Là où tu sais que des gens peuvent t'entendre, style en pleine rue, par exemple, fais comme si tu téléphonais à quelqu'un; Tu fais semblant d'appeler un collègue de travail pour lui demander un renseignement, où tu appelles une copine fictive pour l'inviter au cinéma, ce que tu veux.
Pardon, Oui ?! … Ouais, merci, merci de me rappeler. Hum… Oui alors en fait le spectacle, il est..il est pas à 20 heures, il est à 20h30… Ouais… Ouais, non mais c’est bon, on laisse le rendez-vous à 19 heures, c..c..comme prévu, ouais. Ouais, oui, ouais, ouais, ok, ouais, é..écoute, moi, j’peux pas rester plus longtemps au téléphone, je suis occupé. Ouais, ça marche, ouais, OK. OK. A samedi, ouais. Ouais, Tchô, salut, ouais, ouais !
Pardon… où est-ce que j'en étais ? Oui ! Alors le but, c’est de faire croire que les gens ont écouté une vraie conversation téléphonique.
C'est ça, habiter son texte. C'est parler juste. On peut parler, mais ça sonne faux, comme on peut chanter faux.
Imagine la difficulté, si au lieu de choisir ce que tu dis au téléphone, tu dois utiliser un texte imposé au mot près.
Allez, à toi de jouer maintenant ! … Écris un petit texte, transforme-le en langage parlé, optimise-le, lis-le à voix haute, apprends-le, récite-le, enregistre-le, écoute-toi, réenregistre-le, réécoute-toi, encore et encore et encore et encore, jusqu'au moment ou tu le connais tellement par coeur qu'on à l’impression que tu viens de l'inventer.
Quand on débute, il est normal d'être mauvais par rapport à ce qu’on fera quand on aura de l’expérience.
Dans quelque temps, quand tu auras beaucoup appris de tes essais ratés, tu te moqueras toi-même de tes propres premiers pas.
Si tu fais du théâtre, tu veux ouvrir ta chaîne YouTube, ou t'as juste un discours à faire, tu aimerais parler de façon convaincante. Le plus difficile, c’est de faire oublier que tu lis ou que tu récites un texte. Dans cette vidéo, je te dévoile quelques trucs et astuces pour attraper et garder l'attention de ton public !
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Scilabus - Comment les YouTubers arrivent-ils à être naturels ? https://youtu.be/r4zE_vgT0IQ
Pascal Haumont, TEDx, Imitez les autres (Intro à Fabrice Luchini) - https://youtu.be/3LCIQj5Bf7E
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La journée mondiale des célibataires, chronique de Constance - https://youtu.be/ryNmdBndH6E
Thomas Durand, La Tronche en Biais + Stop Mensonges (TenL40 partie 2) https://youtu.be/3ObKKkToWpI?t=3693
Comment utiliser un prompteur ? (Digital News TV) https://youtu.be/PJVmMyuMgOs
Sylvie Joly, “Le botin” - https://youtu.be/jn8HsUYfmK0
Auteur du texte, acteur et montage : Michel Defawes (le Black Coach)
Relecture et corrections : “Les coulisses du Black Coach”, ainsi qu’au staff de mon serveur Discord (remerciements à tous les membres qui ont participé).
Soutien financier : toi, si tu en as envie, c’est ici : https://fr.tipeee.com/black-coach
“Broccoli On My Plate”, deThe Green Orbs (https://youtu.be/-9OjA_hLtmE)
“Ghost Chase Thriller”, de Sir Cubworth (https://youtu.be/V_S9IfKFxiQ)
"Echoes of Times", de Kevin Macleod (https://youtu.be/uRDDOlGlHpk)
“Spine Chilling Cardiac Tension”, de Biz Baz Studio (https://youtu.be/UQqJmSJ6JBI)
“Interloper”, de Kevin Mc Leod (https://www.youtube.com/watch?v=OMwkCA747bc)
“Sea of Doom”, de Doug Maxwell (https://youtu.be/PNYGxRrVZmo)
“Marche funèbre”, de Chopin (revisité par le Black Coach)