Texte de la vidéo

Des virus, y’en a des milliards de milliards de milliards sur terre. En gros ça fait ça :

Tu bois une cuillère à café d’eau de mer, t’avales un milliard de virus en même temps.

L’immense majorité des êtres vivants sont totalement invisibles à l’oeil nu. Les virus, on sait même pas vraiment si c’est vivant. C’est à la limite.

Depuis que t’es né, t’imagines pas la quantité astronomique de bactéries, de microbes, de champignons et de virus que tu trimballes dans ton corps : ça se compte par kilos qui te squattent là, maintenant, mais qui te font généralement aucun mal.

Une verrue par exemple, ben c’est un virus qui la provoque. C’est moche, mais c’est pas du tout dangereux.

Par contre, y’a des micro-organismes, dont des virus qui foutent le bordel, ce qui réveille ton système immunitaire. Tu te sens pas malade directement à cause de l'agresseur, mais à cause de tes anticorps qui se battent pour l’éliminer. Après, en général, ton système se souvient de ce qui a foutu la merde, comme un videur de boîte de nuit très physionomiste. C’est pour ça que t’es immunisé pendant un certain temps, ou toute ta vie comme si on t’avait vacciné.

En fait, les virus agressifs sont un peu cons, parce que si ils foutent la merde dans notre organisme, ils se font botter le cul par notre système immunitaire, et ils n’ont pas intérêt non plus à nous tuer puisque du coup, on ne les transmet plus.

Ils sont adaptés à un certain milieu mais des fois, ils se transforment. Et là, le coronavirus, il a muté je sais pas trop comment pour passer d’un animal à l’être humain.

Comme ce virus est tout nouveau : , personne n’est immunisé. C’est open-bar, il infecte tout le monde comme ça

Eh ! Entre nous ! On a quand-même un sacré bol que ce virus soit aussi relativement bénin.

Si on prend 5 personnes qui ont attrapé le coronavirus, y’en a 4 qui n’ont pas ou peu de symptômes.

C’est une fausse-bonne nouvelle, parce que du coup, si ça de trouve, t'es infecté de la tête ou pied et t'es super-contagieux sans même t'en rendre compte !

Le gros souci, c’est que parmi la minorité de malades qui vont le sentir passer bien comme il faut, y’en a qui vont . le plus con, dans cette histoire, c’est qu'il y en a qui vont clapser juste parce qu’il y a pas assez de lits en réanimation ni assez de respirateurs.

Donc là, ouais, on est dans une forme de guerre.

Et toi, t’es à la fois un soldat et un civil pour le coup. Ne pas respecter les règles d’hygiène et d’isolement, c’est un peu comme si tu devenais un traître.

Tu deviens un ennemi qui fait partie du problème au lieu d'apporter une solution.

L’envahisseur, tu le vois pas arriver. C’est comme dans l’ascenseur, y a quelqu’un qui largue un pet discrètos, quand tu le sens, c’est déjà trop tard : il est rentré par ton nez et il est dans tes poumons, et tout de suite après, hop, dans ton sang. C'est dégueu, hein ?

Mais un pet, c'est moins mortel que le coronavirus, même si un seul suffit pour incommoder tous les occupants de l’ascenseur en même temps.

Alors là, Macron, Il a pris sa grosse voix pour foutre la trouille à tout le monde, parce que la peur, c’est un puissant motivateur : Bouh ! Allez Go go go, rentrez chez vous ! Sinon vous allez attraper le Covid-19, faire crever les vieux et vous allez vous manger 135 euros d’amende, ok ?

On sait même plus si on doit paniquer ou garder son sang-froid.

Chacun se crée sa petite névrose, sa petite parano comme il peut. Par exemple, le cycliste qui roule 30KM tout seul dans la campagne, on voit pas trop ou est le risque. A moins qu’il touche n’importe quoi que quelqu’un d’autre a pu toucher comme un poteau sur lequel il s'appuie en attendant le feu vert. Ben ouais, c’est tout con, mais ça suffit pour ramener le virus à la maison.

On me dit que les gens de plus de 80 ans ont 15% de chance de mourir du virus, donc 85% survivent… Mais dans ma logique perso, ça me parait pas mal parce qu’à cet âge-là, il suffit de pas grand chose pour

Je suis tellement bombardé d’informations qui fusent de tous les côtés et qui se contredisent dans mon esprit, que je finis par me dire que la contamination mentale peut devenir pire que la contamination virale.

Je te connais pas, mais peut-être que tu t'attend à être confiné chez toi une quinzaine de jours. Moi, je te conseille de te préparer à être reclus jusqu’au début de l’été. Comme ça, si par bonheur, tu peux sortir dans quelques semaines, c’est la bonne surprise... mais si tu dois rester enfermé pendant trois mois, tu te seras au moins préparé mentalement pour pas devenir dingue.

Tu trouves ça dur ? Hè ! Rappelle-toi qu’il y a des gens qui sont vraiment en prison. Ok, ouais, ils paient pour ce qu'ils ont fait, mais pas deux mois : des années. Pas chez eux : dans une cellule. Pas avec leur famille : avec des gens qu’ils ont pas choisi du tout.

Puis là, on est quand-même bien lotis avec les réseaux sociaux, FaceBook et tous ces "amis" qu’on ne voit de toute façon presque jamais en vrai. Comme par hasard, t'as envie de les voir, maintenant.

Fallait pas attendre qu'il soit trop tard, comme là, il faut pas attendre qu'il soit trop tard pour se confiner.

T'imagines comme on se sentirait seuls si internet et le téléphone n'existaient pas.

Il nous resterait juste la télé pour entretenir à la fois l'information et la psychose.

On va juste espérer qu'il n'y ait pas une grosse panne de courant.

Pour se débarrasser de l’ennemi, c’est tranquille : tu dois juste rester chez toi.

Y'en a qui ont des ennemis différents, qui oblige les victimes à se jeter sur les routes, abandonner leur famille et s’entasser sur une coquille de noix pour essayer de traverser la mer. Des fois ils coulent, puis ils meurent.

Ouais, les migrants. Un peu comme ceux qui ont déserté les grandes villes pour aller se confiner à la campagne.

Les micro-organismes qui envahissent notre corps se comportent un peu comme les animaux et les végétaux qui colonisent la terre. Quand on regarde les forêts vues du ciel, ça fait un peu penser à de la mousse ou de la moisissure.

Elle semble harmonieuse, la nature, mais en fait, chaque forme de vie ne pense qu’à sa gueule. Y’a des espèces qui s’entraident, pas parce qu’elles sont altruistes mais juste parce qu’elles ont un intérêt égoïste à collaborer.

On mute, on évolue, et à un moment donné y’a une forme de vie plus badass que les autres, qui prend toute la place, au point de mettre son propre habitat en danger.

Je parle de quoi, là ? du coronavirus qui peut tuer un être humain, ou de l’homme qui flingue son environnement ?

Je te connais pas, hein, mais que tu sois une bactérie, un pommier, un écureuil ou un être humain : t'as que deux obsessions : survivre et évoluer. Nietzsche appelle ça “La volonté de puissance”

Absolument tout ce qu’on ce qu’on fait dans notre vie, c’est soit pour nous apporter un avantage personnel, soit pour nous éviter un inconvénient.

Quand tu fais un cadeau à quelqu’un, c’est pour lui faire plaisir, on est d'accord ? Noooooon. C'est parce que ça TE fait plaisir de lui faire plaisir.

Tu fais pas de cadeau à contrecoeur. Ou alors c’est parce que TU te sens obligé, ou TU espères un avantage en retour.

Ta nation, c'est l'humanité. Tu te bats pas pour toi mais pour ton espèce. C'est beau, hein !

Mais là, si tu respectes les règles, c’est parce que TU flippes d’attraper le virus, c’est pas pour protéger des gens que tu connais même pas.

Ou alors, ça TE paraît insupportable de pas penser aux autres.

Ceux qui s’en foutent, la loi les punit parce que c’est ça qui les motive.

Et si tu comprends pas comment on peut s’en foutre des autres, demande à ceux qui ont dévalisé les magasins. Ils vont t’expliquer.

Eh ! Entre nous, les premiers jours, quand l’épidémie n’avait pas encore quitté la Chine, on n'en avait rien à battre, comme on n’en a rien à carrer des problèmes qui se passent dans le monde, du moment que c’est pas dans notre jardin..

Parce que si on avait vraiment conscience qu'on est tous dans le même bateau, ça fait longtemps qu’on aurait réglé les problèmes écologiques, tu crois pas ?

Pendant cette crise sanitaire, il va y avoir des gens formidables qui vont faire beaucoup de bien à tout le monde, mais d’autres qui vont profiter de l’aubaine en abusant de l’occasion, des répandeurs de fake news, des je m'en foutistes inconscients, des vendeurs de faux remèdes, et même des malfrats déguisés en médecins. L’être humain est un marchand d’armes naturel dans son monde en guerre permanente.

Si nous habitions dans un pays épargné par le virus, on applaudirait la fermeture de nos frontières. Par contre, si c’est nous qui sommes frappés de plein fouet par la maladie, on n'aura plus besoin de verrouiller nos frontières puisque ce seront toutes les autres qui seront fermées pour nous.

Est-ce que tu connais l’histoire de la grenouille dans l’eau chaude ? Tu fais chauffer de l’eau, tu jettes une grenouille dedans, elle donne un coup de patte direct pour sortir de la casserole. Mais si tu la plonges dans l’eau froide et que tu montes doucement la température, elle sait pas à quel moment elle doit réagir... et elle meurt gentiment ébouillantée.

Le coronavirus, c’est l’eau chaude : on nous a jeté dedans. On pense plus qu’à ça, c’est obsessionnel : le corps médical, le milieu politique, les chercheurs et le monde qui se confine : c’est pour ça qu’on va sans doute gagner la guerre d’un coup de patte.. enfin d'un coup de main de l’humanité.

Par contre, la destruction de notre planète, c’est la grenouille dans l’eau froide. On n’a pas la motivation pour le donner, ce… coup de main, alors qu’on est presque cuits.

On est comme les passagers du Titanic : on danse alors que le bateau coule. Et avec le coronavirus, on panique comme des fous parce qu’il y a une grosse vague qui fait tanguer le bateau et renverse quelques personnes.

Ce virus, c’est un truc nouveau, pour notre corps et pour l’humanité.

Je te connais pas, mais peut-être que tu crèves d’envie de savoir comment il va finir, ce mauvais film.

Le 11 septembre 2001, quand les avions se sont écrasés dans les tours à New-York. Personne ne comprenait ce qui se passait. C’était la psychose mondiale H24 dans tous les médias, on interrogeait tout le monde et n’importe qui : les politiques, les militaires, les stars du show-biz. C’était le bordel, et c’est normal puisqu’on avait jamais vu ça.

Mais les dirigeants politiques parlaient avec beaucoup d’assurance, comme ils font tout le temps, comme aujourd’hui, ils nous font croire qu’ils maîtrisent le bazar. Mais regarde : les gouvernements se font défoncer la gueule parce qu’ils sont coupables de mal gérer ce truc-là, comme si c’étaient des dieux qui pouvaient tout prévoir.

Les réseaux sociaux dégueulent des conneries non-stop, et quand on en sera sortis, tu verras plein de gens qui vont se la péter d’un air hautain comme ça : “Ouais mais ça, je le savais, je l'ai toujours dit”.

Je te connais pas, mais peut être que toi-même, tu penses deviner ce qui va se passer. Et ben je te propose de mettre en commentaire maintenant comment tu vois le monde après la fin de la pandémie ? Disons le 31 décembre 2020, pour donner une date symbolique.

Aujourd’hui, on subit l’angoisse de l’escalade de la pandémie. Viendra ensuite le temps des comptes, l'évaluation des responsabilités et le deuil entaché du traumatisme laissé par le souvenir de la maladie, comme une période d'après-guerre. Qu’est-ce l’histoire retiendra de de ce printemps 2020 ?

Que la moitié des gens étaient sous anxiolytiques et l'autre sous antidépresseurs ?tout le monde était sous antidépresseurs ?

Des problèmes de santé que, juste parce qu’on n’aura pas osé se rendre à l’hôpital ? De l’obésité à cause du manque d’exercice ? Des pénuries de je sais pas quoi ? Une explosion de la violence conjugale ou plein de bébés qui auront été conçus à l’occasion du confinement ?

Y’aura-t-il une crise économique sans précédent qui terrassera la société ?

La terre aura-t-elle bien profité pour se régénérer à grande vitesse grâce à la mise en quarantaine de l’espèce humaine et ses activités frénétiques ?

C’est drôle de penser que la révolution écologique est peut-être amorcée par un bête virus.

Peut-être que nous sommes les témoins de l'année zéro d'une nouvelle ère

Ou pas.

Après tout ça, on recommencera peut-être à vivre comme si de rien n’était, dans la même folie, comme si on n'avait rien appris.