Quand on parle, des fois, on ajoute des superlatifs. C’est des mots exagérés comme sensationnel, super, génial mais on les utilise à l’envers.
En effet, quand on parle de quelque chose de vraiment génial, on ne dira pas que c'est sensationnel : on dira plutôt que c'est une tuerie ou que c'est un truc de malade !
Et les choses évidentes, on n'en parle même pas. Toi, par exemple, si tu sais marcher, conduire, cuisiner ou calculer, tu n'en parles jamais : tu le fais c'est tout.
Découvrez quelques paradoxes de notre langage parlé dans cette vidéo du Black Coach !
Quand on parle, des fois, on ajoute des superlatifs.
C’est des mots exagérés comme sensationnel, super, génial mais on les utilise à l’envers.
Comment dire ? Voilà, c'est comme quelqu’un qui a des béquilles, il a des béquilles parce qu’il a un problème pour marcher, on se dit pas : “Ouah c’est comme si il avait quatre jambes, il doit courir super vite !”
Et ben les superlatifs, c’est comme des béquilles ! On les utilise non pas pour renforcer une réalité, mais pour compenser une faiblesse. C’est des “mots-béquilles".
- Eh, merci pour l'invitation, hein ! C'était délicieux, vraiment c’était super bon, quoi ! On s’est régalés !
Ca, ça veut dire qu’on a bien bouffé, mais c’était pas non pluuuus…
Parce que quand c'est vraiment délicieux, on n'utilise pas du tout les mêmes mots ! C’est même le contraire :
- Hè, mais ta mousse au chocolat, putain, mais c’est une tuerie !
“une tuerie”. Tu compares un dessert avec un mec qui zigouille tout le monde.
Roger Federer, il joue pas bien au tennis, non, le mec, c’est un tueur, c'est une bête, c’est un fou, c'est un malade comme il joue au tennis!
Faut avouer que c'est particulier, comme vocabulaire, quand-même !
D’ailleurs je serais assez curieux de savoir si c’est pareil dans les autres cultures ! Si tu parles une langue étrangère, tu peux mettre en commentaire si dans une autre langue, on parle aussi comme ça ? (Va dans le lien YouTube pour pouvoir commenter)
Tiens ben profites-en pour cliquer sur j’aime, et partage ma vidéo. Enfin si t'as envie, hein !
Pour revenir aux mots-béquilles, si je te dis “Je t’aime”, c’est puissant. Mais si je te dis “Je t’aime beaucoup”, aaaaah c’est pas pareil !... “Beaucoup” c’est un mot-béquille.
Maman, c’est puissant, comme mot. Mais si on ajoute un adjectif devant, comme belle-maman, bonne-maman, grand-maman, c'est tout de suite moiiiiins....
nfin, c'est plus une maman, quoi !
Et des fois même, on ajoute un adjectif qui diminue, pour augmenter l’importance : avoir une grande amie, c'est bien, mais ca vaut quand même pas une petite amie.
Et les trucs évidents, eh bah on les dit pas du tout. On ne les pense même pas en fait.
Ton pote qui revient des WC, tu lui dis pas “WOUAHHH tu sais faire caca tout seul. Hè mais je suis trop fier de toi ! viens, on va faire un selfie ensemble devant la cuvette”... J’espère que t’as pas tiré la chasse !
Par contre le bambin de 2 ans qui va pour la première fois sur le pot, on l’applaudit. C'est tout juste si on poste pas la photo du … du… du machin sur Fèces Book.
Moi je suis de langue maternelle française mais je dis jamais : “Je parle très bien le français” Pourtant, je pourrais, parce que c’est vrai, mais justement, c’est parce que c’est évident, que ça se voit, que ça s’entend, que je n’éprouve pas le besoin de le dire ou de le souligner.
Par contre, j’ai déjà entendu quelqu’un qui avait appris le français un peu sur le tas, qui m’a dit : “Moi, yo parle franchese miaux, MIAUX que certaine personnes ils sont nées ici !”... Euh ouais..
C’est comme les gens qui disent : “Moi, j’ai le sens de l’humour”... D'accord, mais si c'est si vrai que ça, pourquoi ils disent pas directement un truc drôle au lieu de dire ça ?
Les faiblesses, on a envie de les compenser par des mots très forts, les mots béquilles, parce que les trucs qui fonctionnent parfaitement, on n’en parle jamais. On s’en fout.
Mais quand on commence à en faire des caisses et des caisses avec des grands mots… Pfff
- Tu es mon meilleur ami, fais-moi confiance : je te jure sur la tête de ma mère que c'est absolument vrai, tu peux demander à qui tu veux, c’est prouvé, c’est démontré scientifiquement, c’est irréfutable. Tu le connais pas, mais il est hyper-connu : le régime bidule, ou le guérisseur Machin est hyper-efficace
Absolument merveilleux, prodigieux, miraculeux, tout ce que tu veux
Voilà, donc on va calmer un peu le truc, hein, ce qu'il faut comprendre, c'est :
- J’ai tellement envie d’y croire que je veux te convaincre, même si au fond de moi, je sais que c’est pas vrai. Ou plus. Ou pas encore. Ou pas tout à fait.
Quand un truc est vrai, il est valide, il a pas besoin de béquilles, et quand c’est évident, on n’en parle pas du tout.
Et quand c’est vraiment balèze, on utilise des mots noirs, violents comme : “C’est de la bombe, ça déchire, c’est diabolique”